Alors que c’est dans la soirée que les premiers concurrents de la 9e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables sont attendus sur la ligne d’arrivée de la première étape, les derniers milles au cœur des îles Açoriennes réservent encore bien des surprises. Entre les petits airs annoncés et les nombreuses zones de dévents liées aux reliefs des volcans, dont le plus haut, Pico, s’élève à 2 351 mètres d’altitude, rien n’est encore figé, bien au contraire. Dans ce contexte, chacun essaie de trouver la meilleure trajectoire possible pour rejoindre Horta afin de signer la plus belle place possible ou, à tout le moins, réduire au maximum l’écart avec les vainqueurs afin de rester pleinement dans le jeu avant le match retour !

« Qu’il est compliqué cet archipel des Açores ! On essaie de tricoter les bons bords entre les effets de site des îles, ce que prévoient les fichiers météo et ce que font les concurrents. Le vent est hyper irrégulier ce qui rend l’affaire assez complexe. Personne ne sait comment ça va se terminer ! », explique Nicolas D’Estais (Café Joyeux) qui, comme ses adversaires s’arrache un peu les cheveux sur la météo puis la stratégie à adopter pour rallier la ligne d’arrivée. Et pour cause, les derniers milles s’annoncent délicats avec très peu de vent annoncé aux abords de Horta. « On s’attend à de la pétole pour finir et, par conséquent, peut-être à un nouveau départ », annonce Xavier Macaire (Groupe SNEF) qui a, pour sa part, opté pour une trajectoire « nord », tout comme Mikaël Mergui et Antoine Carpentier (Centrakor), Aurélien Ducroz et Vincent Riou (Crosscall), Nicolas D’Estais et Léo Debiesse (Café Joyeux), Baptiste Hulin et Pierrick Letouze (Fondation AMIPI), Kéni Piperol et Thomas Jourdren (Captain Alternance) mais aussi Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco (IBSA), toujours installés aux commandes de la flotte à 60 milles du but. « Ce n’est pas simple pour nous de gérer la flotte », concède le leader italien qui sait que dans ce type de contexte, il est parfois plus confortable d’être en position de chasseur que de chassé. « On alterne les quarts à la barre. On essaie de trouver le bon chemin entre les îles. Il va falloir rester concentré jusqu’au bout et aussi avoir un peu de réussite sans doute », poursuit Alberto Bona qui voit, dans son rétroviseur, les attaques se multiplier de toutes parts.

La concentration de mise
« On a misé sur plus de vent au sud, quitte à prendre la bascule à l’envers. Pour le moment, les gars ont toujours du vent au nord mais il reste encore un peu de route d’ici à ce soir », commente Corentin Douguet (Legallais) qui, comme Achille Nebout et Gildas Mahé (Amarris), Erwan Le Draoulec et Tanguy Leglatin (Everial) puis Pierre-Louis Attwell et Maxime Bensa (Vogue avec un Crohn), espère bien recoller au score et, pourquoi, reprendre l’avantage. « Attaquer c’est bien mais y a quand même une étape retour, donc il ne faut pas non plus faire n’importe quoi », rappelle le Nantais qui, pour l’heure, n’a jamais terminé une course de Class40 autrement que sur le podium, et qui ne serait pas complètement contre une redistribution des cartes lors de l’atterrissage sur Faial. « Les fichiers de vent ne correspondent pas toujours avec ce que nous avons en réalité. Le vent n’est pas facile et capricieux. Il va se passer des choses », assure Mikaël Mergui (Centrakor) qui devrait, comme la plupart de ses rivaux, passer entre Graciosa et Sao Jorge, à moins que certains choisissent d’embouquer le canal entre Sao Jorge et Pico. Si cette dernière option semble favorisée par les routages, l’expérience des éditions passées a toutefois montré que c’était rarement payant en raison des effets tampons. Reste que l’exception peut confirmer la règle. Verdict ce soir, entre 20 et 22 heures, heure locale, soir entre 22 heures et minuit, heure de Paris !