Comme attendu, un front est passé sur le gros de la flotte de la 9e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables, la nuit dernière. Ce lundi, le peloton poursuit donc sa route au portant, propulsé par un flux de secteur nord-ouest soutenu mais instable, sur une mer désordonnée et sous la pluie. Ça mouille, ça tape, mais ça va vite, avec des vitesses moyennes comprises entre 15 et 18 nœuds. Dans ce type de conditions, la flotte s’étire doucement mais sûrement. Ce matin, elle s’étale en effet sur près de 170 milles, avec des écarts en latéral qui ne sont pas neutres. En l’état, difficile toutefois de véritablement compter les points, même si les leaders au classement général à l’issue de la première manche, Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco à bord d’IBSA, gardent l’avantage au pointage. Le but, pour les uns et les autres, reste dans l’immédiat d’aller le plus vite possible sur ce long bord bâbord amure avant de déterminer au mieux le point, en Manche, où engager un virage à droite pour redescendre vers les Sables d’Olonne.

« C’est la grande ruée vers l’Est ! », résume Nicolas D’Estais (Café Joyeux). De fait, depuis le passage d’un front la nuit dernière, la grande majorité des duos de la Les Sables – Horta – Les Sables fait désormais route sous spi, poussée par un vent de nord-ouest soufflant entre 20 et 25 nœuds sur une mer chaotique. « Les conditions sont assez sportives. Le soleil Açorien nous paraît très loin derrière. Le temps est gris et très humide. Il y a beaucoup d’écarts en latéral entre les bateaux. Bien malin celui/celle qui sait y voir clair ! Je pense d’ailleurs que les choix de trajectoires sont autant voulus que subis par les bateaux, car il y a de fortes variations de direction de vent et tout cela est assez aléatoire », détaille l’ancien Ministe, au coude à coude pour la 5e place avec Melvin Fink et Estelle greck (Sign For Com) puis Pierre-Louis Attwell et Maxime Bensa (Vogue avec un Crohn), dans le sillage d’Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco qui continuent, pour leur part, de faire très forte impression et mènent les débats au pointage. « Ce n’est pas facile de se reposer dans les conditions actuelles mais on va vite et c’est bien l’essentiel », commente le co-skipper espagnol d’IBSA qui devance de près de quatre milles sont plus proche poursuivant, positionné une dizaine de milles dans son ouest. Un ouest où se démarquent plus franchement encore Aurélien Ducroz et Vincent Riou (Crosscall) puis Achille Nebout et Gildas Mahé (Amarris).
Un détour par la Manche
« C’est bien punk. La fin de nuit et le lever du jour ont été particulièrement rock and roll. On fait avancer tant qu’on peut la machine », indique Aurélien Ducroz dont le speedomètre affiche parfois des pointes à plus de 24 nœuds dans les surfs, ce lundi. « C’est un retour assez actif. Depuis qu’on s’est dégagés de l’anticyclone, ça ne chôme pas, ça va vite et tout ça va durer un petit moment », assure le double champion du monde de ski freeride qui devrait, comme la plupart de ses adversaires, continuer de progresser sur ce long bord bâbord amure jusqu’en fin de nuit de mardi à mercredi, avant d’opérer un virage vers les Sables d’Olonne. Et pour cause, ces deux-trois prochains jours, c’est bel et bien dans le nord que se trouve la pression. Par conséquent, les trajectoires des uns et des autres vont monter assez haut en latitude – vraisemblablement jusqu’en milieu de Manche, a minima jusqu’au large de la pointe Bretagne -, avant une redescente jusqu’à Port Olona dans un petit couloir de vent, au vent arrière, puis une arrivée sur place dans la journée de jeudi, selon les derniers routages. Ce devrait être, en revanche, nettement plus long pour les trois pointus situés plus au sud et ce, même s’ils vont emprunter une route plus directe pour rallier l’arrivée.
A retenir par ailleurs :
-Mikaël Mergui et Antoine Carpentier, les tenants du titre et actuels troisièmes au classement général provisoire, sont contrariés par des soucis de palier haut sur leur safran tribord. Les deux hommes de Centrakor, qui étaient parfaitement dans le match depuis le départ de ce deuxième acte, n’ont d’autres choix que de lever un peu le pied et d’adapter leur trajectoire en conséquence, ce qui explique leur recul au pointage.
