Achille Nebout (Amarris) : « Dernier (magnifique) lever de soleil sur cette Les Sables – Horta – Les Sables, après une nuit plutôt agitée. Après le fameux empannage que l’on attendait tant, le vent rentre assez fort donc ce n’est pas simple de passer le DST d’Ouessant et au moment où l’on décide de prendre un ris, le taquet de retenue de safran s’ouvre avec une belle figure de style (maitrisée) à la clé ! Quelques minutes plus tard, c’est un énorme objet non identifié coincé dans la quille qui nous oblige à faire marche arrière, dans 25 nœuds bien sûr. Et plus tôt dans la journée, Gildas MacGyver a fait un peu de strat’ dans le bateau pour consolider un palier haut de safran qui menaçait de se faire la malle. Je crois que c’est un mal récurrent sur cette course. Désormais, tout est sous contrôle et nous filons rapidement vers les Sables d’Olonne. Nous avons croisé avec une vingtaine de milles d’avance sur nos concurrents et c’est vrai que ça nous booste pas mal ! On a cru dans notre option et ça a payé, c’est chouette ! Maintenant il faut continuer à dérouler sa partition jusqu’au bout avec quelques jibes à bien placer le long de la côte. ETA vers 3h locale… »
Aurélien Ducroz (Crosscall) : « Tout va bien. C’est sympa de se réveiller au large des côtes Bretonnes. C’est chouette mais on est quand même un peu trop collé-serré avec tout le monde ! Ça va être encore une bataille serrée à part pour Amarris qui a magnifiquement géré tout ça. On a raté un truc à un moment parce qu’on était dans son axe et on n’est pas partis avec lui. Un peu devant en pointe, il y a Groupe SNEF et IBSA. Derrière, on est un groupe de quatre-cinq bateaux et on va se battre comme des chiffonniers jusqu’à la fin. Ça va rappeler la fin de la première étape à mon avis cette histoire. Une belle journée nous attend et on va en profiter à fond et essayer de faire marcher la bête le mieux possible jusqu’au bout ! Rendez-vous cette nuit à Port Olona ! »

Mikaël Mergui (Centrakor) : « Vous connaissez l’histoire d’Apollo 13 ? Ben nous c’est pareil, le but étant de rentrer à bon port. Les paliers tiennent encore le coup, mais la zone s’est un peu agrandie à tribord. On empanne dans moins de 2 heures. Cela devrait le faire. On voit que les options de nos petits copains se resserrent, et on se dit que ce qu’on avait prévu n’était pas mal du tout. On était sur la même trajectoire que les gars d’Amarris et ils ont l’air de bien croiser devant. Nous avions toutes nos voiles alors qu’eux avaient cassé leur A4. Nous aurions sans doute pu faire une meilleure trajectoire … Le destin en a décidé autrement. On se rapproche de la civilisation et on commence à jouer à un de mes jeux préférés : faire changer de cap les cargos. J’adore ! Comme le slogan de mon partenaire Centrakor 😉 A la voile, on est prioritaire sur les cargos en dehors des DST, chenaux et ports. On s’amuse comme on peut, mais voir un Tanker de plusieurs milliers de tonnes changer de cap pour nous éviter est impressionnant. Attention, je le fais gentiment. J’appelle le cargo par VHF et lui demande poliment de changer sa route pour nous éviter. Le Boris Davydov passe derrière nous a 19 nœuds ! »
Olivier Gamot (Yala) : « Voilà longtemps, depuis le passage du premier front que nous naviguons dans des vents très faibles. Que c’est long ! Et lent ! C’est en principe le calme avant la tempête qui va commencer ce soir avec l’arrivée d’un autre front bien costaud, suivi par un vent d’ouest très soutenu. De quoi nous ramener aux Sables d’Olonne samedi en principe. Tout va bien à bord. Pas de baleine à signaler. Seulement des méduses luminescentes et quelques puffins. »
Charlotte Cormouls (Bleuet de France) : « Quelques nouvelles du bord en ce quatrième matin de course. Nous avançons toujours comme des escargots et avons eu 5 et 6 nœuds de vent toute la nuit. Ce qui nous rassure, c’est que Yala a l’air d’être dans la même situation ! La journée d’hier a été malgré tout agréable : ensoleillée, mer plate, et le bateau avançait malgré le peu de vent. Nous avons croisé une petite famille de rorquals qui se baladait tranquillement et qui est passée à quelques dizaines de mètres devant le bateau. Ces rencontres avec la faune marine sont toujours exceptionnelles, on se sent tellement privilégiées de voir ces animaux qu’on ne peut apercevoir qu’en haute mer ! Normalement, aujourd’hui devrait être la dernière journée de pétole, et ça tombe bien car notre patience commence à s’étioler. On suit l’incroyable course des scows avec admiration, bonne arrivée à eux cette nuit ! »