A retenir :
-Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco (IBSA) battent le record des 24 heures en Class40
-La flotte se resserre à 200 milles de l’arrivée
-Les dernières 24 heures s’annoncent sous haute-tension entre les îles portugaises
Alors qu’il leur reste désormais moins de 200 milles à parcourir pour boucler la première étape, les duos de la 9e édition des Sables – Horta – Les Sables, le savent, les jeux sont loin d’être faits. Et pour cause, la navigation au cœur de l’archipel des Açores s’annonce délicate et même piégeuse. Les uns et les autres vont en effet non seulement devoir composer avec de petits airs mais aussi avec les dévents des îles. De quoi rebattre les cartes en grand au sein de la flotte. Une flotte toujours menée, ce samedi 1er juillet, par Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco (IBSA) auteurs d’une très belle trajectoire depuis 36 heures et par ailleurs nouveaux détenteurs du record de la plus distance parcourue en 24 heures en Class40 avec 430,47 milles avalés entre 1 heure le 29 juin et la même heure le lendemain.

« Ces dernières heures, la mer s’est calmée, le vent a bien molli et les vitesses aussi. Avec Mika (Mergui), on se relaie aux réglages et au pilote automatique afin d’ajuster sans cesse la consigne pour exploiter au mieux le vent et ajuster la trajectoire. La fin de course s’annonce tel un bon casse-tête, avec pas trop d’air et les tampons des îles à gérer. Il va falloir choisir son camp, même si tout le monde risque de prendre un peu la même route », annonce Antoine Carpentier (Centrakor), le tenant du titre, qui a effectué un joli retour en force après un début de course marqué par un choix de route peu payant dans le golfe de Gascogne. « On est ravis d’être revenus au contact de la flotte. Et dire qu’il y à 48 heures, on était à 66 milles du leader et 36 du 7e ! On ne pensait alors pas pouvoir revenir dans le paquet », avoue le Morbihannais, aujourd’hui pointé en troisième position derrière Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco (IBSA) puis Xavier Macaire et Tanguy Bouroullec (Groupe SNEF). « Il reste encore du chemin et les conditions de vents vont changer. Nous allons voir qui est à l’aise dans la molle ou non », détaille le triple vainqueur de la Transat Jacques Vabre qui continue d’afficher des vitesses à deux chiffres, ce samedi, mais qui s’attend à ralentir de plus en plus à l’approche de l’archipel.
Redistribution générale des cartes ?
« L’anticyclone est quasi stationnaire dans le Nord des Açores. Il faut donc le contourner par le Sud avec un vent qui va basculer progressivement à l’Est puis continuer à mollir jusqu’à 8-10 nœuds demain », explique Christian Dumard, le consultant météo de l’épreuve dont les derniers routages laissent envisager les arrivées des premiers dans la soirée de ce dimanche 2 juillet. Des routages à prendre toutefois avec des pincettes car l’expérience a très souvent montré qu’au cœur des Açores, rien ne se passe comme prévu. « Le slalom entre les îles semble semé d’embuches et bien malin est celui qui peut prévoir la meilleure route actuellement. On est sur le dossier avec Gildas (Mahé), et vu le peu d’écart entre les bateaux, ça s’annonce passionnant », annonce Achille Nebout (Amarris), en embuscade à moins de 15 milles des leaders, et bien conscient que les dés sont, à ce stade de la compétition, loin d’être jetés. « Les premiers auront toujours moins de vent que ceux derrière. Dans les heures qui viennent, ça va sévèrement se corser au niveau tactique, alors on en profite au maximum pour se reposer et arriver le plus frais possible dans l’archipel », note de son côté Nicolas D’Estais (Café Joyeux), qui joue des coudes avec Aurélien Ducroz et Vincent Riou (Crosscall) au sein de la flotte qui n’a, pour l’heure, pas d’autre choix que de contourner l’anticyclone par le sud, ce dernier étant quasiment stationnaire dans le nord de l’archipel.

A noter par ailleurs :
-Olivier Gamot et Jérôme Ragimbeau (Yala), victimes d’un problème de palier supérieur sur leur safran bâbord hier, sont parvenus à sécuriser leur appendice avec des brelages. Ils poursuivent leur route vers Horta à vitesse réduite mais s’accrochent.
-Les Allemands Lennart Burke et Melvin Fink (Sign For Com), qui ont perdu un safran et sont actuellement en escale à Porto, mettent tout en œuvre pour trouver une solution à leur problème et rallier Horta au plus vite afin d’être au départ de la seconde étape, le 8 juillet prochain.
