Alors qu’il leur reste désormais moins de 500 milles à parcourir pour boucler la seconde étape, les leaders de la Les Sables – Horta – Les Sables poursuivent leur route en direction de la pointe Bretagne en rangs serrés. Reste que si les huit premiers se tiennent en moins de 17 milles, l’avantage est maintenant donné à Achille Nebout et Gildas Mahé. Décalés légèrement plus au nord que le gros du peloton, les deux hommes d’Amarris sont parvenus à faire la différence, la nuit dernière. Désormais installés aux commandes de la flotte, ils continuent de progresser en direction du Dispositif de Séparation de Trafic d’Ouessant au nord duquel ils devraient, comme les autres -exception faite des trois pointus – placer un empannage la nuit prochaine, avant d’attaquer une redescente pour le moins tactique vers Port Olona.
«On a enfin touché le vent et l’angle qu’on était venus chercher dans notre option nord. On est désormais plus rapides que les copains au sud », relate Achille Nebout (Amarris) qui récolte, depuis la nuit dernière, les fruits de son décalage d’une cinquantaine de milles sur le gros de la meute de la Les Sables – Horta – Les Sables entamé dès la sortie de l’archipel des Açores, dimanche dernier. « On espère que ça va durer et que le croisement va être intéressant, mais le vent est bien instable, les nuages reviennent et rien n’est écrit… », tempère le nouveau leader de la flotte qui préfère rester prudent, d’autant que la météo est effectivement loin d’être parfaitement claire sur les 500 milles restant à parcourir d’ici à la ligne d’arrivée. Dans l’immédiat, la situation devrait toutefois lui rester favorable, avec davantage de pression annoncée dans le nord pour les heures qui viennent. Reste que le vent, qui s’est orienté nord-ouest la nuit dernière après un petit front, va progressivement revenir à l’ouest au fil de la journée. Dès lors, sa trajectoire, comme celles de ses adversaires, va ainsi de nouveau s’incurver vers le nord dans l’après-midi. L’enjeu du moment pour les uns et pour les autres ? Faire avancer les bateaux au plus vite, mais aussi et surtout affiner le point d’empannage à venir pour redescendre vers la Vendée. « On devrait jiber eu milieu de nuit, entre le nord du DST d’Ouessant et le sud de celui des îles Scilly », indique Aurélien Ducroz (Crosscall) qui évolue, pour sa part, sur une trajectoire intermédiaire, entre Amarris et le peloton. « Peut-être qu’on aurait dû aller un peu plus au bout de notre option ? », s’interroge le skieur-skipper qui reste néanmoins parfaitement dans le match à ce stade de la course. « Ça va encore une fois finir très serré, l’histoire ! », avance le Chamoniard qui, après une belle nuit, au reaching, lancé entre 15 et 17 nœuds de moyenne sur une mer qui s’est nettement calmée, se prépare à une fin de course délicate. « Les derniers milles vont être à la fois délicats et stressants », assure Aurélien Ducroz.

Vers une fin d’étape très tactique
Même sentiment ou presque du côté du nouveau leader. « On se repose pour aborder la fin de course qui ne s’annonce pas facile, au plus près des côtes bretonnes et vendéennes », détaille Achille Nebout. De fait, les fichiers annoncent peu ou pas de vent dans le golfe de Gascogne dans les jours à venir en dehors de la zone côtière où des effets de brise thermique vont pimenter la donne. En clair, le dernier tronçon du parcours de cette étape retour s’annonce particulièrement tactique. Ceux dont les bateaux sont encore à 100% de leur potentiel auront assurément des coups à faire. Ça risque, en revanche, d’être un peu plus compliqué pour ceux, comme Baptiste Hulin et Christophe Bachmann (Fondation AMIPI), qui ont déchiré leurs spis et vont devoir finir sous gennaker. La fin de course s’annonce plus laborieuse encore pour les trois pointus, Yala d’Olivier Gamot et Jerôme Ragimbeau, Bleuet de France de Charlotte Cormouls et Claire-Victoire de Fleurian puis Mussolo 40 des Brésiliens Jose Guilherme Caldas et Gustavo Peixoto. Ces trois-là vont, de fait, continuer à perdre beaucoup de terrain sur le groupe de tête, la faute à une dorsale plantée pile-poil sur leur route. Les routages du jour les voient arriver entre samedi et dimanche aux Sables d’Olonne quand les premiers sont, eux, attendus sur place jeudi à la mi-journée, voire très tôt dans la matinée.