Peu avant 21h30 (heure de Paris) ce dimanche 2 juillet, Alberto Bona et Pablo Santurde del Arco ont remporté la première étape de la 9e édition de la Les Sables – Horta – Les Sables au terme d’une course particulièrement intense. Une course lors de laquelle les cartes ont régulièrement été redistribuées mais qu’ils ont parfaitement bien maîtrisée du début à la fin malgré un problème d’alternateur survenu peu avant le passage du cap Finisterre. Les deux hommes d’IBSA se sont imposés avec une avance de 1h37 sur leurs dauphins, battant, en prime, le record de la plus grande distance parcourue en 24 heures en Class40 (430,47 milles). Un carton plein pour le duo italo-espagnol qui marque des points mais espère naturellement confirmer lors du match retour. Impressions à chaud !

Cette première étape a été très complète, avec un passage de dorsale à négocier dans le golfe de Gascogne, une longue glissade tout schuss au portant puis du tricotage le long de l’anticyclone des Açores ensuite. On vous imagine très content de l’emporter ?
« On est hyper contents. C’est vrai que ça a été une course avec différentes phases et des conditions météo très variées. On a composé avec du petit temps, du vent fort et on a redouté de devoir terminer dans la pétole. On est satisfaits car on a vraiment bien navigué et fait une belle trajectoire. Pour ce qui me concerne, c’est ma première grande victoire sur le circuit (ensemble, les deux hommes ont remporté la ROCR Caribbean 600 en février dernier, ndlr). Depuis l’an dernier, avec Pablo, on est souvent passé tout près comme lors du Mondial Class40 ou, plus récemment, lors du Défi Atlantique et même de la CIC Normandy Channel Race. On a parfois manqué de réussite mais cette fois, tout s’est bien déroulé pour nous. Cette victoire, c’est un joli cadeau et le record des 24 heures, c’est, en quelque sorte, la cerise sur le gâteau. »
Est-ce que vous avez douté à la fin de la course ?
« Clairement oui. A 40 milles de l’arrivée, la situation était loin d’être claire. Les choses étaient très incertaines. On ne savait pas s’il y avait du vent derrière Pico. Quand on est arrivés à la pointe, on a ressenti un soulagement en voyant que le vent se maintenait. Les prévisions annonçaient de la molle complète. Au final, on a eu plus d’air que prévu et c’est tant mieux. »
Si vous avez toujours été dans le match, vous avez clairement fait la différence après la grande glissade au portant. Comment avez-vous géré cette phase de la course ?
« Bizarrement, c’est la section du parcours où on s’est sentis le moins bien. Pour finir, on s’en est bien sortis. Plus on avançait et moins on avait de vent. C’était un peu stressant. On a essayé de se recaler vers le sud afin de garder le maximum de pression. Ça a été un bon choix et on a fait un petit break. Ensuite, quand tout le monde a été dans le même vent, on a bien géré. On s’est placés entre nos concurrents et la rotation du vent annoncée. On n’a jamais rien lâché, notamment la nuit dernière. Une nuit difficile, la faute à un vent super instable, avec de grosses bascules d’un côté puis de l’autre. »

Vous avez été confrontés à des soucis d’énergie qui vont ont contraints à beaucoup barrer…
« Oui et c’est probablement pour ça qu’on a battu le record des 24 heures ! (Rires) Pablo était à la barre et moi en train de réparer l’alternateur. Ça nous a toutefois coûté cher lors de l’étape car on a cumulé de la fatigue. On a beaucoup bricolé aux abords du cap Finisterre pour essayer de solutionner notre problème et on n’a pas dormi dans un moment où précisément, on aurait pu le faire puis recharger les batteries pour la suite. Ensuite, on a organisé nos quarts avec un bon rythme, ce qui nous a permis de récupérer un peu pour terminer la course. »
Vous avez avalé 430,47 milles, un nouveau record donc, établit entre le 29 et le 30 juin dernier…
« On avait la bonne configuration de voiles et les conditions étaient vraiment parfaites ! Bravo à Sam Manuard qui a dessiné un très bon bateau ! »
Vous terminez avec une avance de 1h37 sur vos poursuivants les plus proches. C’est une bonne opération avant la suite !
« La course est encore longue. Tout reste à faire. On va regarder la montre jusqu’à ce que les derniers franchissent la ligne d’arrivée mais on ne peut rien faire d’autre qu’attendre et observer. »